Formée à l’Ecole Supérieure d’Arts Appliqués Duperré et à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris, je vis actuellement à Paris.
Riche de nombreuses expériences depuis (costumière pour le cinéma, créatrice d’une ligne de knitwear, boulangère), je suis revenue à mes premiers instincts de création pure il y a 3ans.
Mes recherches se sont concentrées sur les émotions intenses cachées, leur donnant vie à travers différents médias, comme un dialogue sensible entre des formes concrêtes et un flux émotionnel.
Cela m’a conduit à prêter attention aux ombres, comme les émotions noires cachées au plus profond de chacun, que l’inconscient évite généralement de regarder.
J’ai commencé petit à petit à tenter de les apprivoiser.
Apprivoiser les ombres, c’est tout d’abord les accepter, se tourner vers la lumière, et observer dans le noir ce qui reste : une émotion intense qui s’étire, comme une empreinte qui reste gravée sur la paupière lorsqu’on ferme les yeux, informe et puissante, familière autant qu’indéchiffrable, la conscience au bord de l’inconscient.
Apprivoiser les ombres, c’est d’abord apprivoiser les miennes, contenir leur fureur, leur donner forme, matière et couleur, ordonner les lignes et les courbes sauvages, parfois jusqu’à la rigueur extrême d’une ligne pure et droite, façonner cette matière brute et dompter cet animal primitif pour pouvoir se tenir face à lui sans ciller ni vaciller.
Dessiner, peindre, sculpter le bois, le plâtre ou l’argile, utiliser des textiles aussi bien que des objets glanés au cours de mes déambulations, sont autant d’outils à explorer, ces éléments concrêts du monde extérieur exprimant un monde intérieur infini, comme un canal secret vers un accouchement de l’inconscient.